Le chef de projet est à la fois le moteur et le ciment de l’équipe.
Bien que nous soyons des êtres sociaux, le travail en équipe n’est pas inné. Il ne suffit pas de faire appel à des trucs et des machins du management pour former une équipe prête à décider et à agir pour accomplir ses objectifs.
Dans cet article, je vais vous parler de ma vision créative de la gestion. En tant que profil créatif, mon cheval de bataille c’est le processus créatif. Il est possible d’appliquer les étapes de ce processus à la gestion de projet afin de devenir plus agile, plus réactif, plus pertinent.
En effet, toutes les bonnes idées découlent d’un cheminement créatif similaire. Etre créatif est une des compétences les plus puissantes que vous pouvez posséder, car elle permet de se sortir de n’importe quelle situation.
Vous devez devenir un “designer du management”.
Par définition, un designer exécute des plans pour un projet, synthétise des éléments pour répondre à un besoin ou à une exigence spécifique ou pour remplir une fonction particulière. Un bon designer peut tout designer : ses vacances, son quotidien, son organisation de travail, etc, car il suit une logique d’association et de synthétisation.
Attention, cela ne signifie ne pas ignorer ou contourner les directives et les systèmes établis. Cela signifie simplement tirer parti de chacun d’eux pour éclairer les décisions à prendre.
La pensée créative ne consiste pas, non plus, à générer quelque chose de nouveau à partir d’une ardoise vierge. Elle consiste plutôt à prendre ce qui est déjà présent et à combiner ces éléments d’une manière qui n’a jamais été faite auparavant.
Parlons de la méthode Kanban.
Vous connaissez le fameux tableau de Kanban ?
Ce dernier fait partie de cette méthode, qui a été clairement identifiée en 2007 par la Corbis Corporation, l’entreprise d’achat-vente de photographies et de films de Bill Gates.
Vous vous doutez bien qu’elle n’est pas pas sortie du chapeau de Bill. Elle découle de la théorie des contraintes (ou approche “chaîne critique” en gestion de projet), une approche du management qui admet l’existence du déséquilibre et des aléas, et gère l’activité en fonction.
C’est avec cette approche et en y incorporant une technique de pilotage des flux de production dite « tambour – tampon – corde » (utiliser les déséquilibres comme une force dans une chaîne de production), que Corbis a pu dégager quatre grands principes :
Commencer par ce que vous faites actuellement
Pas besoin de tout chambouler pour mettre en place la méthode. Vous pouvez superposer les propriétés du Kanban à votre flux de travail ou à votre processus existant pour mettre en lumière vos problèmes afin d’introduire des changements positifs au fil du temps.
Accepter d’appliquer les changements de petite envergure, continus, augmentés et évolutifs.
Les changements radicaux sont déconseillés parce qu’ils se heurtent généralement à une résistance accrue en raison de la peur ou de l’incertitude.
Respecter le processus actuel, les rôles, les responsabilités et les titres.
L’ordre établi permet d’éliminer les peurs initiales. Le changement n’est pas interdit, mais si l’on se réfère au principe précédent, de petites corrections de trajectoire sont plus faciles en soi qu’une modification complète du processus.
Les actes de leadership à tous les niveaux doivent être encouragés.
Pas besoin d’être un chef d’équipe ou un cadre pour être un leader. Une partie du meilleur leadership vient des actes quotidiens des gens sur la ligne de front et de leurs équipes respectives.
Cette méthode ne cesse d’évoluer depuis 2007, et c’est associant des concepts déjà existants qu’elle a pu, non pas être “inventée”, mais être “définie”.
La capacité de générer de nouvelles combinaisons dépend de votre capacité à voir les relations entre les concepts.
Si vous pouvez former un nouveau lien entre deux vieilles idées, c’est que vous avez fait quelque chose de créatif. Et bonne nouvelle, ça se travaille ! Ca suit même un plan : le processus créatif.
Étape 1 : Les Références
Au début, on apprend. On rassemble du nouveau “matériel”. Des connaissances, des outils, des concepts, des faits… tout ce qui touche à la tâche en cours. Cela peut être du matériel spécifique et pointu, mais également du matériel plus général en s’intéressant à un plus large éventail de concepts.
Étape 2 : L’Imprégnation
Examinez ce que vous avez appris en examinant les faits sous différents angles et en essayant d’assembler diverses idées. C’est le moment d’utiliser votre nouveau matériel et d’expérimenter.
Étape 3 : L’Incubation
Éloignez-vous du problème et sortez-le complètement de votre esprit. Il y a deux écoles : dormir ou s’activer. Selon des besoins propres à chacun, soit il est temps de faire une petite sieste-bureau, soit d’aller courir. Si vous avez le loisir de posséder des espaces temps un peu plus longs, il convient de partir un week end en randonnée, faire la fête avec ses amis, se plonger plusieurs jours dans un univers de fiction (avec une série ou un jeu vidéo), passer du temps avec sa famille.
Ne pas négliger l’incubation ! Dans notre société, le repos et la prise de recul sont souvent mal perçus. Moi-même j’ai tendance à culpabiliser lorsque j’estime “ne pas avoir assez travailler”. Alors que l’incubation est une étape nécessaire, voire essentielle.
Étape 4 : L’Illumination
Cela n’a rien de mystique. Enfin je crois… Laissez votre idée revenir vers vous. À un moment donné, mais seulement après avoir cessé d’y penser, votre esprit va vous montrer une solution. Cela peut prendre différentes formes : éclair de lucidité, rêve, vision, facilité d’exécution… Cela ne se commande pas, mais en vous connaissant un petit peu vous pouvez créer des conditions favorables à l’illumination.
N’oubliez pas que l’illumination commence à l’étape d’incubation. Si vous savez que vous avez vos meilleures idées au réveil, dans un état de semi-conscience, alors peut-être qu’une sieste de dix minutes vous mettra en condition pour recevoir un éclair de lucidité.
Étape 5 : L’Expression
Ce n’est pas encore fini. Vous avez votre solution et c’est déjà un grand succès ! Mais pour qu’une idée réussisse, elle doit être diffusée, la partagée. Pour l’instant elle n’est qu’un diamant brut et vous devez la façonner, la développer en vous basant sur les retours de sources extérieures. Vous pouvez la soumettre à la critique de vos collaborateurs, poster sur des communautés d’internet, partager sur les réseaux, participer à des salons ou événements…
En restant ouvert à la critique vous l’adapterez du plus possible au besoin initial. Le but n’est pas d’avoir raison mais de créer quelque chose qui fonctionne. Ca, c’est encore un autre sujet que nous aborderons peut-être lors d’un prochain article.
Pour conclure, je dirais que tous les chefs de projet sont des créatifs.
Pour certains, ils s’ignorent. Prendre conscience des mécanismes de la création pourrait ouvrir le champ des possibles et donner certaines clés de compréhension sur des notions jusqu’alors abstraites.
Vous aimeriez en savoir plus ? Vraiment ? Alors j’ai réussi ma mission !
Continuez de suivre mes publications. Nous entrerons progressivement dans les détails de chaque phase, et si vous n’êtes pas familier avec ces méthodes, c’est le moment ou jamais de vous initier.
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Si vous avez des questions ou suggestions, sentez-vous libres de remplir l’espace commentaire ou de me contacter, je me ferai un plaisir d’échanger avec vous.
En attendant gardez l’esprit ouvert et soyez créatifs !
